Objet du quotidien élevé au rang d'objet d'art par détournement de sa fonction d'usage et exposition.
Cette forme plastique commence avec Marcel Duchamp. Il s'approprie un objet banal, tel quel et le prive de sa fonction initiale en lui ajoutant un titre et quelques informations en cartel avant d'éventuellement, le positionne de façon incongrue, avant de l'exposer dans un lieu approprié où il est de fait perçu comme objet/œuvre d'art. L'exemple de la roue de bicyclette que Duchamp pose en 1913 est édifiant.
Picasso incarne de façon exemplaire une seconde forme de ready-made qui transforme l'objet banal par assemblage, avec sa tête de taureau, constituée de l'union improbable entre la selle et le guidon d'un vélo qu'un éclairage avantageux transcende en 1942.
Le ready-made est l'archétype de l'anti-virtuosité. Constitué d'un geste simple et pouvant être reproduit par n'importe qui, il donne lieu à des citations et pastiches en cascades quand il est reconnu par la critique comme valable.
Le Ready-Made est au cœur de la controverse sur le statut de l'art-contemporain dont il est une des formes les plus prolixes et courantes. Pour certains il est l'aboutissement d'une évacuation du savoir faire pour faire place au savoir seul. Pour d'autre il est le fruit d'une imposture intellectuelle qui moquerait le spectateur en l'enfermant dans sa circonspection qu'il confondrait avec un choc esthétique.
RÉALISATIONS NOTABLES
MISE-EN-ABYME
Saâdane Afif a collecté et collectionné les catalogues d'art, listant le célèbre Ready-Made Intitulé « Fontaine », que Marcel Duchamp a réalisé en 1917. Ce Ready-Made ayant été reproduit à de nombreuses reprises par son auteur dans des formes et des couleurs variables, L'installation ne montre pas deux exemples de « Fontaine », identiques.