Peintre du XIXᵉ siècle (1841-1896) associée au courant impressionniste. Membre à part entière du groupe des impressionnistes, elle est relativement méconnue du grand public en dépit de l'importance capitale de son travail dans l'histoire de l'art et de l'époque en particulier. Étant une de la première femme peintre reconnue de l'histoire moderne, son existence même au milieu de ce groupe d'hommes est notable. Sa réhabilitation progressive au fil des années 1980 a fait entrer son travail dans les plus grands musées.
Je n'obtiendrai (mon indépendance) qu'à force de persévérance et en manifestant très ouvertement l'intention de m'émanciper
Tenant une place centrale dans le groupe, elle sera représentée par plusieurs de ses membres.
Son travail personnel est notable à plusieurs titres. Tout d'abord, elle représente de façon crue des scènes de la vie courante, représentant la femme de façon anti-érotique. Dans son œuvre, la femme est mère, fille, travailleuse, lectrice... indépendante. La figure masculine est rare dans son travail. Ces deux aspects dans le choix des objets de représentation et des scènes figurées sont totalement inédits et polémiques à son époque. La femme est censée être belle.
Un second aspect éminent de son travail émerge dès les années 1880. Comme Monet, elle s'intéresse à saisir les lumières et ne recouvre pas complètement la toile de peinture et laisse voir le lin brut faire office de fond. Cet aspect a été longtemps attribué à un manque de persévérance de sa part alors qu'il est reconnu aujourd'hui comme inhérent à sa démarche, car confirmé par des documents de sa main et des témoignages de contemporain. Des hommes, comme Henri de Toulouse-Lautrec ont eu recours aux mêmes effets, mais avec des intentions moins évocatrices et plus matiériste que Berthe Morisot.