TRISTAN TZARA

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TRISTAN TZARA

Poète et écrivain d'origine roumaine (1896-1967), il est l'un des fondateurs du groupe « Dada » dont il rédige le manifeste en 1918. Il collaborera de nombreuses années avec Marcel Janco qui illustrera ses écrits. Inspirant pour toute une génération d'artiste, il sera le sujet de nombreux portraits en peinture ou en photographie au début du XXᵉ siècle. Ses écrits se caractérisent par une teinte nihiliste et parfois violente qui fascine ses contemporains.

MANIFESTE DADA

Je proclame l’opposition de toutes les facultés cosmiques à cette blennorragie d’un soleil putride sorti des usines de la pensée philosophique, la lutte acharnée, avec tous les moyens du dégoût dadaïste

Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; proteste aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu’à présent par le sexe pudique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : dada ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA ; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA ; abolition de la mémoire : DADA, abolition de l’archéologie : DADA ; abolition des prophètes : DADA ; abolition du futur : DADA ; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA ; saut élégant et sans préjudice, d’une harmonie à l’autre sphère ; trajectoire d’une parole jetée comme un disque sonore crie ; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste ; peler son église de tout accessoire inutile et lourd ; cracher comme une cascade lumineuse la pensée désobligeante, ou amoureuse, ou la choyer — avec la vive satisfaction que c’est tout à fait égal — avec la même intensité dans le buisson, pur d’insectes pour le sang bien né, et doré de corps d’archanges, de son âme. Liberté : DADA DADA DADA, hurlement des couleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences :

LA VIE.

Manifeste Dada 1918», revue Dada, Zurich, décembre 1918.

« Tristan Tzara », Lajos Tihanyi (1927), huile sur toile, 73 × 103 cm, galerie nationale hongroise.
PORTRAIT DE TZARA (1919), Carton, toile de jute, encre et gouache, 55 x 25 x 0,7 cm, Centre Pompidou, Paris
« Brancusi, Tristan Tzara, Berenice Abbott, Mina Loy, Jane Heap et Margaret Anderson dans l'atelier » (1921-1922), Constantin Brancusi, tirage gélatino-argentique, 12 × 18 cm, Centre Pompidou, Paris
«Portrait de Tristán Tzara» (1923), Robert Delaunay, Huile sur toile, 104.5 × 75 cm, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid

RESSOURCES

WIKIPEDIA
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