De La Tour est né en 1593. Ce maître du ténébrisme est un des peintres les plus énigmatiques de l’art français. Ses œuvres sont rares. Il est associé aux périodes classiques et baroques. Son travail subtil sur la lumière confère à ses toiles une qualité et une profondeur symbolique encore vertigineuse aujourd'hui.
Délicates et silencieuses, ses compositions font la part belle à la figure humaine et à la lumière de la flamme qu'il décrit dans une palette très restreinte et des formats de grande taille.
Tombé dans l’oubli après sa mort (1652), il a été redécouvert au début du XXᵉ siècle par Hermann Voss,(1884-1969) un historien de l'art allemand qui a joué un rôle majeur dans la spoliation d'œuvres d'art par le régime nazi. Il est, depuis, mondialement célèbre et exposé dans les plus grands musées du monde pour son réalisme intimiste et ses clair-obscurs qui font de lui l’un des continuateurs de la tradition caravagesque. Son caravagisme dérive des Hollandais Gerrit van Honthorst (1590-1656) et Hendrick Terbrugghen (1588-1629), appartenants à l’école caravagesque d’Utrecht.
Avec Caravage, il partage notamment le choix des scènes religieuses qu’il représente, mais aussi, sa façon d’exposer l’intériorité des personnages similaires, mais moins violemment et dramatique. Ses scènes, souvent simples et touchantes, misent sur l’expression et le recueillement des personnages, atteignant l’universalité.
Artiste au confluent des cultures nordique, italienne et française, contemporain de Jacques Callot et des frères Le Nain, La Tour est un observateur pénétrant de la réalité quotidienne. Son goût prononcé pour les jeux d'ombres et de lumières fait de lui l'un des continuateurs les plus originaux du Caravage.