Première partie

(à traiter par tous les candidats) :


SUJET : Analyse méthodique d’un corpus d’œuvres et réflexion sur certains aspects de la création artistique. (5 documents en annexe)

À partir de la sélection d’au moins deux œuvres du corpus que vous analysez, développez une réflexion personnelle, étayée et argumentée, sur l’axe de travail suivant : L'usage des figures mythologiques comme métaphore politique.

Document 1 :

HUANG YONG PING, Serpent d'Océan (2012), Aluminium, réalisation in-situ (sculpture), 130 m, Saint-Brevin-les-Pins, France

Document 2 :

SHEPARD FAIREY, Make Art Not War (2016), peinture murale, environ 15 x 15 m, Installation in situ (Paris XIIIᵉ) en hommage aux victimes des attentats du Bataclan (11/2015)

Document 3 :

EUGÈNE DELACROIX, La liberté guidant le peuple (1830), Huile sur toile, 260 × 325 cm, Musée du Louvre, Paris

Document 4 :

F. CLASQUIN, Image d'Épinal « Le dieu Thor »(1915), Sérigraphie sur papier, 40 × 30 cm 

Document 5 :

JEAN BERAULT, La Madeleine chez le Pharisien (1891), Huile sur toile, 101,2 × 131,5 cm, musée d'Orsay

Deuxième partie

(sujet A ou B au choix du candidat)


SUJET A : Commentaire critique d’un document sur l’art

Comment pourriez-vous éclairer la question de l'ambiguité du message politique porté par les mythes et leur usage en art dont témoigne le document suivant ?
Le mythe au service de l’art postmoderne : de l’esthétique queer à l’extrême droite (extrait), Article publié dans la revue Vie des Arts (n°258 – Printemps 2020), Evgeniya Makarova, 8 avril 2020

Retranscription du texte :

Atila Richard Lukacs, diplômé de l’Institut d’art et de design Emily Carr à Vancouver, doit sa renommée aux tableaux monumentaux mettant en scène le phénomène skinhead, un mouvement de jeunesse contre culturelle, dont une faction importante s’est radicalisée au cours des années 1970 vers les idées néonazies. Sur les toiles de Lukacs, ils s’identifient par leurs attributs vestimentaires et artifices stylistiques – bottes de combat, crânes rasés, tatouages. Mais ce qui heurte le spectateur, c’est la nudité flagrante, les poses évocatrices et les gestes explicites de ces hommes aux corps musclés et aux regards agressifs.

À l’encontre des principes de l’extrême droite, les « skins » de Lukacs – lui-même ouvertement gay – sont transformés en objets du désir homosexuel de l’artiste ; les expressions de camaraderie et de virilité que promeut ce mouvement miroite, chez Lukacs, les pratiques de séduction et d’accouplement. D’une part, la fétichisation des skinheads va à l’encontre de l’idéologie rigide qui est le néonazisme ; de l’autre, si l’artiste lui-même est attiré vers ce sujet « par fascination érotique », la sexualisation et l’esthétisation de ce mouvement radical pourraient également en augmenter l’attrait populaire. En d’autres mots – ceux du fameux théoricien du postmodernisme Charles Jencks (1977) – cet « ensemble difficile » d’une « beauté dissonante » rejette « l’harmonie voulue par la renaissance et l’intégration voulue par la modernité » au profit du « pluralisme culturel et politique ».

SUJET B : Note d’intention pour un projet d’exposition

(le candidat choisit une des œuvres du corpus du sujet de la première partie pour développer son projet)

Proposez un projet d’exposition soulignant l'enjeu politique de la représentation des mythes en art.