Les notions spatiales aériennes de la pensée suprématiste : géométrie, rigueur, structuration et construction définissent la spatialisation des textes/images en particulier dans les "Les Prouns" de EL LISSITZKY.
Cette installation est la mise en espace de plusieurs Prouns dans un même espace :
La continuité des figures géométriques dans l'espace mur, sol, plafond, sans interruption crée par le positionnement des "images" une déambulation visuelle du spectateur qui s"approprie alors physiquement et l'espace du lieu de l'installation et l'installation elle-même. Le corps du spectateur est alors intégré au tout et fait ainsi partie de l'installation.
L'auteur prend toute la pièce qui lui est destinée pour produire une œuvre qui tend à placer le regardeur dans un rôle actif, dans l’exploration d’un espace multipliant les points de vue.
A chaque mouvement du spectateur dans l'espace, l'effet des murs se transforme. De la marche humaine naît ainsi une dynamique optique. Ce jeu rend le spectateur actif
El Lissitzky
Le Proun, « Projet pour l’affirmation du nouveau », constitue le cœur de l’art d’El Lissitsky. S’y combinent des éléments géométriques bi et tridimensionnels lancés dans une étendue plane où la diversité de leurs formats et de leurs équilibres incurve l’espace et crée des tensions dynamiques. Traités comme des objets de poésie plastique pure, soumis à une perspective axonométrique, plongés dans un espace non référentiel, les Proun(s) appellent une vision ouverte. Ils flottent dans l’immensité cosmique et peuvent être contemplés selon les quatre directions de l’espace.