Les dimensions du Modulor sont des mesures revêtant un aspect physique. Au cours de ses voyages, Le Corbusier a pu observer des bâtiments érigés par les Grecs, les Égyptiens et d’autres civilisations anciennes et pourtant avancées. Là où, auparavant, on utilisait la coudée ou le pied comme unités de mesures, avant de les remplacer par le système décimal, le Modulor réintroduit une corporalité dans l’architecture. La fascination de Le Corbusier pour les proportions et les harmonies mathématiques s’est renforcée avec le temps. Tout en reconnaissant le système métrique, Le Corbusier regrettait la perte de la connexion humaine, celle-là même qui était à la base du système de mesure et du système douanier impérial.
Dans cet ouvrage publié en 1945, synthèse de son œuvre, Le Corbusier, dans l'esprit humaniste de la renaissance, produit, comme Vitruve, une échelle anthropométrique servant à concevoir la structure et la taille des unités d'habitation qu'il dessine. Elle devait permettre, selon lui, un confort maximal dans les relations entre l'Homme et son espace vital. Il pense créer un système plus adapté que le système métrique, car il est directement lié à la morphologie humaine, et espère voir un jour le remplacement de ce dernier.